Vous venez tout juste de terminer une belle plongée bouteille, vos détendeurs sont posés, la combinaison est encore trempée, et là, un ami vous propose : « On se fait une petite session d’apnée ? ». Tentant, n’est-ce pas ? Mais avant de vous lancer, stoppez net vos palmes et lisez attentivement ce qui suit. Faire de l’apnée après une plongée bouteille, est-ce vraiment une bonne idée ou plutôt dangereux ? Faisons le point ensemble, sans langue de bois et avec une petite touche d’humour (aquatique, forcément !).
🌊 Comprendre l’apnée et la plongée bouteille : différences et similitudes
D’abord, clarifions les choses : plongée bouteille (scaphandre autonome) et apnée ont beaucoup de points communs, mais ce sont deux façons bien différentes d’explorer le monde sous-marin. En plongée bouteille, vous respirez tranquillement grâce à votre détendeur relié à une bouteille d’air comprimé ou de Nitrox. L’apnée, elle, consiste à retenir volontairement sa respiration sous l’eau, en utilisant uniquement l’air présent dans vos poumons.
En plongée, vous gérez principalement votre saturation en azote, vos paliers éventuels, et votre air disponible. En apnée, c’est l’oxygène disponible dans vos poumons, votre technique respiratoire et votre maîtrise mentale qui comptent le plus.
Malgré ces différences, les deux disciplines nécessitent une parfaite connaissance de son corps, de ses limites et une réelle formation technique.
🤔 Faire de l’apnée juste après une plongée : ce que disent les experts
Soyons clairs ! La majorité des experts déconseillent fortement la pratique de l’apnée juste après la plongée en bouteille. Pourquoi ? Principalement à cause de l’azote accumulé dans votre organisme pendant votre plongée. Cet azote, sous pression durant votre immersion bouteille, nécessite du temps pour être éliminé après votre retour en surface.
En effectuant de l’apnée après une plongée bouteille, votre corps réalise des cycles de descente et remontée, ce qui crée des variations rapides de pression. Ainsi, les microbulles formées par saturation d’azote pourraient grossir plus facilement à ces changements rapides, augmentant les risques liés aux accidents de désaturation. Ce n’est donc certes pas l’idée la plus brillante depuis l’invention du détendeur automatique par Cousteau…
🚩 Les risques potentiels d’une apnée post-plongée que chaque plongeur doit connaître
Voici le passage moins drôle mais essentiel :
- Risque d’accident de décompression (ADD) : l’azote absorbe pendant votre plongée urge votre organisme à se désaturer tranquillement en surface. Jouer au dauphin juste après la plongée peut déclencher la formation plus importante de bulles d’azote responsables des redoutés ADD. Ça pique… beaucoup !
- Syncope en apnée (Black-out) : votre organisme est déjà fatigué, déshydraté et chargé en azote après votre plongée. L’apnée réalisée dans ces conditions est risquée car votre seuil hypoxique peut être atteint bien plus rapidement qu’à la normale.
On évitera donc absolument d’imiter le record du monde d’apnée dynamique après avoir visité un récif corallien avec notre bloc sur le dos.
✅ Les bonnes pratiques à adopter si vous voulez absolument faire de l’apnée après votre plongée
Vous êtes du genre têtu et vous voulez absolument combiner les deux ? Voici des recommandations minimums à respecter impérativement :
- Respectez les recommandations DAN (Divers Alert Network) : abstenez-vous idéalement de toute apnée dans les 12 à 24 heures après une plongée avec bouteille (oui, 12 à 24 heures, vous avez bien lu !).
- Hydratez-vous abondamment après votre plongée, cela favorise l’élimination de l’azote.
- Si vraiment vous voulez profiter en sécurité, optez pour une courte session d’apnée libre en surface, très peu profonde, sans chercher la performance ou les profondeurs.
- Ne faites jamais d’apnée seul(e) après une plongée bouteille. Jamais. Pas même pour impressionner votre ami photographe sous-marin.
🐬 Conseils clés des moniteurs expérimentés pour allier plaisir et sécurité en plongée et apnée
Les vieux loups de mer ont toujours de précieux conseils avisés :
- Planifiez intelligemment : si vous souhaitez faire de l’apnée, faites-la avant la plongée bouteille, pas après.
- Développez vos connaissances théoriques : plus vous comprendrez les mécanismes physiologiques, meilleur plongeur vous serez.
- Écoutez votre corps : n’oubliez jamais que la plongée et l’apnée nécessitent un état physique optimal et une vigilance constante. La fatigue, le stress, ou même une simple nuit trop courte doivent vous alerter pour ne pas multiplier les activités risquées.
Pour en apprendre davantage ou si vous avez le moindre doute sur les bonnes pratiques, jetez un œil sur les recommandations précises rédigées par DAN Europe.
📝 Conclusion : Plongeurs prudents, plongeurs heureux !
Si vous avez lu cet article jusqu’ici, bravo : vous êtes manifestement un plongeur conscient de l’importance de la sécurité ! Vous pouvez désormais expliquer rationnellement à votre voisin de palier (jeu de mots volontaire) pourquoi faire de l’apnée après une plongée bouteilles n’est pas une excellente idée.
N’oubliez jamais que la combinaison du sport, du plaisir et de la sécurité n’est possible que si l’on respecte scrupuleusement les recommandations précises de sécurité reconnues mondialement.
Alors en attendant de refaire la sirène après votre prochaine plongée bouteille, pourquoi ne pas simplement profiter d’une petite sieste réparatrice sous un parasol (ou un cocotier si vous avez la chance de plonger en eau tropicale…) ? Bonne plongée et restez prudent !